A retrouver dans le Canard Enchainé du 5 août 2020
Extraits :
“Tour Triangle”, “tour Pyramide”, “tour Delanoë”… après un lancement repoussé à plusieurs reprises, le chantier de ce gratte-ciel de 180 mètres de hauteur aux franges du 15ème arrondissement de Paris doit démarrer cette année. L’affaire a déchiré élus et riverains pendant douze ans et semble anachronique aujourd’hui alors que la crise sanitaire n’est pas résolue.
« Dernier rebondissement en date : selon un rapport de la chambre régionale de la Cour des comptes d’Ile-de-France publié fin juillet, la Ville de Paris aurait versé près de 263 millions d’euros de “dédommagements” contestables à Unibail-Rodamco et sa filiale Viparis, concessionnaire du parc des expositions et de la Tour Triangle. La cheffe du groupe d’opposition “Changer Paris”, Rachida Dati, et Danielle Simonnet, cheffe de file insoumise, ont toutes les deux annoncé qu’elles saisiraient le procureur de la République de Paris et le parquet national financier pour enquêter sur cette transaction. »
“La Ville nous a menti à tous les niveaux”, soupire Philippe Goujon, maire du 15ème arrondissement (LR), présent dès la genèse du projet.
« Le projet pâtit d’un certain anachronisme, souligne par exemple Aminata Niakate (EELV), conseillère de Paris pour le 15ème arrondissement. La région parisienne souffre d’une surconcentration de bureaux à l’Ouest, dont l’immense majorité est vide. L’Observatoire régional de l’immobilier identifie plus de 900.000 mètres carrés de bureaux vacants. “On n’a pas besoin de bureaux en plus dans le 15ème”, tranche Aminata Niakate. “Il nous faut surtout plus de logements pour les classes moyennes”, corrobore Philippe Goujon. D’autant que les nouvelles habitudes de télétravail prises pendant le confinement fragilisent le modèle du travail au bureau. Selon une étude de Natixis, d’ici fin 2021, 1,3 millions de mètres carré de bureaux pourraient se trouver vacants en raison de la crise économique. A horizon 2030, 20% de la surface totale des bureaux seraient inoccupée en raison du télétravail. »
Car au Conseil de Paris, seuls le parti de la maire soutient encore le projet. Il reste un sujet de discorde avec les écolos, opposants naturels à la densification de la capitale. “La Ville a résilié de manière anticipée le contrat de délégation du Parc des expositions qui la liait à Unibail, afin de signer un nouveau contrat intégrant la présence de la future Tour Triangle” dénonçait l’élue Insoumise Danielle Simonnet au Conseil de Paris fin juillet. Or, c’est pour dédommager Unibail de la création de la Tour, qui sera elle aussi gérée par Unibail, que la Ville a versé la somme de 263 millions d’euros. Une collusion qui, pour Rachida Dati, leader de l’opposition, “pourrait être qualifié de détournement de fonds publics”.
Surenchère : le Canard Enchaîné a dévoilé, mercredi 5 août, que les services de la Ville s’étaient opposés au montage juridique derrière le projet dans une note remontant à 2010, qui appelait nécessairement à « compenser » Unibail lorsque le bail serait résilié avant son terme. Malgré leurs alarmes, Bertrand Delanoë décide quand même de résilier la concession. Après de fortes pressions exercées par le promoteur, le montant de 263 millions d’euros de dédomagement est fixé. Mais en échange, le nouveau entrant pour la nouvelle concession (à nouveau, Unibail Rodamco, après un appel d’offres inégal), doit un ticket d’entrée de 263 millions. Un jeu de va-et-vient de liquidités, en somme. Seulement, pour aménager la Tour Triangle, arrivée comme par magie dans la nouvelle concession, Unibail demande… une trentaine de millions d’euros, que la Ville finira par payer.
https://www.challenges.fr/immobilier/tour-triangle-a-paris-retour-sur-12-ans-de-polemiques_721925
Nous reprenons ci-dessous les conclusions très graves de la Cour des comptes. Pour rappel, cette institution est chargée de vérifier l’emploi des fonds publics et de sanctionner les manquements à leur bon usage
Pour télécharger le rapport d’observation complet, c’est ici (PDF)
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CRC ÎLE-DE-FRANCE 27.07.2020
Le contrôle sur le Parc des expositions de la porte de Versailles a été achevé pendant la période légale de réserve électorale prévue par l’article L. 243-6 du code des juridictions financières. Inscrit à l’ordre du jour du conseil de Paris des 23 et 24 juillet 2020 afin que celui-ci puisse en débattre, ce rapport reproduit ci-après est désormais communicable.
La chambre régionale de comptes d’Île-de-France a contrôlé la gestion et l’exploitation du Parc des expositions de la porte de Versailles. Ce contrôle (phases d’instruction et de contradiction) a été conduit avant le déclenchement de la crise sanitaire due à l’épidémie de Covid-19.
La gestion du Parc a été concédée par la Ville de Paris en 1987 à la Société d’Exploitation du Parc de Expositions (SEPE), devenue en 2008 filiale du groupe Unibail-Rodamco, sous le nom de Viparis Porte de Versailles.
La chambre a constaté que l’objectif affiché par la Ville de Paris de moderniser le Parc des expositions n’a pas été totalement atteint faute de réflexion globale sur son aménagement ;
Le projet de La tour Triangle, porté par le groupe privé Unibail-Rodamco, a été insérée de façon critiquable dans l’enceinte du Parc des expositions de la Porte de Versailles.
En outre, pour réaliser ce projet, la Ville a aussi accepté d’indemniser son concessionnaire Viparis à hauteur de 263 M€ pour un préjudice non démontré.
Au terme d’une négociation inégale, la Ville de Paris a ensuite conclu avec Viparis un bail emphytéotique administratif (BEA) dans des conditions en partie contestables.
Au final, le groupe Viparis, désormais titulaire d’un bail de 50 ans, a renforcé sa position dominante sur son marché et tente aujourd’hui d’élargir son activité au-delà des stipulations du contrat.
Lien vers la publication :
https://www.ccomptes.fr/fr/publications/ville-de-paris-parc-des-expositions-de-la-porte-de-versailles
Prenant appui sur un rapport de la Cour des comptes, Rachida Dati attaque Anne Hidalgo avec des accusations de « favoritisme » et de « détournement de fonds publics ». Comme l’explique le « Canard enchaîné » ce mercredi 29 juillet, l’ex-candidate LR à l’Hôtel de Ville a écrit le 23 juillet dernier au parquet de Paris et au parquet national financier à propos des avantages que la mairie aurait accordés au groupe Unibail, concessionnaire de la tour Triangle.
« Le rapport démontre que la réalisation du projet de la tour Triangle n’a répondu à aucun intérêt de la Ville de Paris et qu’elle a été programmée afin de favoriser les intérêts d’une personne morale privée, à savoir la société Unibail » dénonce Rachida Dati.
A retrouver dans le Nouvel Observateur :
https://www.nouvelobs.com/politique/20200729.OBS31674/rachida-dati-accuse-la-mairie-de-paris-de-favoritisme-envers-unibail-promoteur-de-la-tour-triangle.html
A retrouver dans :
https://www.lalettredelexpansion.com/011-54754-TOUR-TRIANGLE-DANIELLE-SIMONET-VA-SAISIR-LE-PARQUET-NATIONAL-FINANCIER.html
[Communiqué] Les écologistes de Paris 15 questionnent la gestion de la concession accordée par la Mairie de Paris à la société Viparis et demandent l’abandon du projet anti-écologique de construction de la Tour Triangle sur le site du Parc des Expositions.
Mardi 21 juillet, un rapport de la chambre régionale des comptes dévoilait des faits troublants concernant la concession accordée à Viparis (filiale d’Unibail) qui exploite le site du Parc des Expositions de la Porte de Versailles et sur lequel a vocation à être réalisé le projet de la Tour Triangle.
D’après la chambre régionale des comptes, pour permettre la réalisation du projet de la Tour Triangle, la Ville de Paris a résilié avant son terme la concession accordée à Viparis moyennant une indemnité de 263 millions d’euros versée à cette dernière alors même que cette concession avait aussitôt été renouvelée et prolongée pour une durée de 40 ans et que Viparis n’avait « pas démontré avoir subi un préjudice ».
Autre fait troublant, la Ville de Paris a exigé auprès de tout nouveau concessionnaire du site un droit d’entrée de 263 millions d’euros qu’elle « n’a pas été en mesure de justifier » auprès de la chambre, créant ainsi selon la chambre régionale des comptes « une situation inégale face à la consultation » pour tout autre concurrent potentiel à Viparis qui a été autorisé à compenser ce droit d’entrée avec l’indemnité accordée par la Ville de Paris.
Aminata Niakaté, Conseillère de Paris élue dans le 15e arrondissement, rappelle :
« Les écologistes se sont toujours farouchement opposé·e·s à ce grand projet inutile. Ces nouvelles informations posent question et viennent confirmer la nécessité de mettre fin à cet urbanisme d’un autre temps ».
Après la crise sanitaire sans précédent que les Parisien·ne·s ont subie et dont les conséquences se feront encore longuement ressentir, la construction de milliers de mètres carrés de bureaux supplémentaires n’est pas justifiée. Elle l’est d’autant moins qu’elle ne ferait qu’exacerber la crise écologique qui s’annonce de par son caractère énergivore et la saturation d’un réseau de transport déjà sous tension.
Pour toutes ces raisons, le groupe Europe Écologie Les Verts du 15e réitère sa demande d’abandonner la construction de la Tour Triangle et l’organisation d’une concertation citoyenne quant à l’alternative à proposer.
https://paris15.eelv.fr/communique-paris15-concession-paris-viparis-tour-triangle/
Article à retrouver dans le Canard Enchaîné du 29/07/2020
La Mairie de Paris accusée de favoritisme et de détournement de fonds publics. Rachida Dati (LR) écrit au parquet pour dénoncer les faveurs faites à Unibail Rodamco
Danielle Simonnet (FI) annonce qu’elle va également saisir le Parquet Financier.
#Unibail Rodamco Westfield
Nouvelles découvertes sur le scandale de la Tour Triangle.
(information Le Point / Le Parisien)
« En vue d’un futur manque à gagner pour le parc des expositions pendant la construction de l’édifice de 180 mètres de haut, la Ville de Paris a signé un chèque d’indemnisation à la société d’exploitation à hauteur de 263 millions d’euros. Or, ladite société est gérée par Viparis, filiale du groupe Unibail-Rodamco, qui se trouve être également le gérant de la tour Triangle. »
« La tour Triangle, projet de nature privée, élaboré par le groupe Unibail-Rodamco, a été insérée de façon critiquable dans l’enceinte du parc des expositions, explique le rapport [de la Cour Régionale des Comptes] consulté par nos confrères du Parisien. De plus, pour réaliser ce projet, la Ville a accepté d’indemniser son concessionnaire Viparis à hauteur de 263 millions d’euros pour un préjudice non démontré. Au terme d’une négociation inégale, la Ville de Paris a ensuite conclu avec Viparis un bail emphytéotique administratif (BEA) dans des conditions en partie contestables. En définitive, le groupe Viparis, devenu titulaire d’un bail de 50 ans, a renforcé sa position dominante sur son marché et tente désormais d’élargir son activité au-delà des stipulations du contrat. »
Mme Dati (LR) a indiqué « saisir le procureur de la République de Paris ainsi que le parquet national financier afin qu’une enquête soit entreprise sur cet ensemble de faits dont l’opacité et les montants engagés sont pour le moins troublants, impliquant des versements indus de plusieurs centaines de millions d’euros d’argent public. »
Mme Simonnet (FI) demande notamment une enquête indépendante et la suspension du projet. « Incompétence ou corruption ? Ces faits
sont inacceptables, et laissent planer le doute sur l’ensemble de ce projet et de la gestion
du Parc des expositions. »
En savoir plus :