Les réserves du Commissaire enquêteur fragilisent la position de la Ville


Le 2 avril, nous avons appris que le Commissaire enquêteur émet trois réserves, sans aller jusqu’à l’avis défavorable. Quid du Parc des expositions ?

Sa première inquiétude concerne « la force du positionnement concurrentiel du site ». De fait, Unibail pense à ses profits et le Maire de Paris à sa belle opération de communication. Où est l’intérêt général ? Le Parc des exposition perd 7500 m2 avec l’emprise de la tour, sans compter la suppression d’une aire de dépose de taille équivalente. Il sera davantage coupé en deux, encombré, ce qui va compliquer les futurs réaménagements. Ceci est d’autant plus regrettable qu’il est plutôt à l’étroit et que certains salons ont du être transférés à Villepinte.

Que répond la Ville ? Elle se veut rassurante en faisant voter en même temps la révision du PLU (Plan local d’urbanisme) et le renouvellement du contrat avec l’occupant. Mais l’intérêt financier d’Unibail n’est-il pas d’abord la tour Triangle ? La Ville ajoute que cela va « renforcer la mixité urbaine et l’attractivité de ce secteur ». En quoi est-ce utile au Parc des expositions ? Le Commissaire enquêteur se préoccupe ensuite du cumul des projets en matière de circulation : 5 000 personnes dans la tour Triangle, 9 300 à Balard, sans compter les projets de bureaux alentour… La Ville annonce qu’elle a déjà programmé une étude complémentaire. N’aurait-elle pas du le faire auparavant ?

Enfin, le Commissaire enquêteur demande une étude d’impact sur l’environnement du quartier, notamment « les incidences des ombres portées sur les immeubles du boulevard Victor ». C’est vraiment minimiser l’atteinte à l’intérêt général. Certes, les riverains vont subir les ombres portées, mais la hauteur du bâtiment ne dépasse pas la distance au front bâti opposé, elle respecte en cela la règle des gabarits parisiens.

Le vrai problème est que la Tour Triangle est disproportionnée et qu’elle va marquer la physionomie de toute la partie sud du 15e. C’est dommage, car ce site urbain a gardé du cachet avec nombre de beaux immeubles haussmanniens. Comme toutes les émergences, elle va grignoter la vue sur les toits de Paris. Notre capitale est la plus visitée au monde car, justement, elle n’est pas trop marquée par les tours. Doit-elle se banaliser comme la ville de Londres, devenue un melting-pot d’objets hétéroclites et de patrimoines déclassés ?

Patrice Maire, Président de l’Association Monts 14
www.monts14.com

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